mercredi 26 septembre 2007

Bamako, +/- 21h30, septembre 2005



Une photo dans la brise du soir. Septembre au Mali, doux, tiède et frais; c'est mon départ.

J'ai rencontré là, de belles personnes, Mansa, le griot, joueur de cora, l'ami immédiat avec qui je dévoilais toute ma folie et mes rires intérieurs. Quand on a un bon spectateur qui réagit comme un enfant de 5 ans, on fait toujours un bon spectacle!

Et Véronique, ma coordonnatrice, la confidente et l'amie; avec elle, on se sent bien, pas de flafla; j'ai pleuré souvent ma fatigue du stage évacuant ainsi toute la pression vécue au village:

En tant que "patronne" de mes stagiaires, j'entendais des: "Il faut faire cela, tu as oublié ceci, tu aurais dû, tu n'es pas venu saluer..." Des remarques-consignes, quotidiennement, senties comme des reproches, étaient difficiles à encaisser surtout quand tu es de nature susceptible...

J'ai appris beaucoup lors de ce stage. Avec Véronique, je retrouvais la franchise et la reconnaissance. Je l'ai vu parfois aussi fatigué et perdue que moi; on s'est permis de se le dire sans détour pour avancer, apprendre immédiatement pour mieux reprendre la course, tout à l'heure auprès de Solo, Oumou, Bintou, les cuisinières, le chef du village, l'association de développement du village.

Apprendre sur le terrain, c'est prendre des cours pratiques à cent milles à l'heure! C'est à la fois ennivrant et épuisant puis facile et déroutant mais ce qui en ressort est toujours positif!

Je me rends compte encore aujourd'hui que je n'ai pas réellement parlé de cette expérience à mes proches. Que des évocations.

J'ai gardé en moi cette capsule de vie au village comme dans une boîte à soulier. Les chaussures sont encore trop grandes pour moi, j'y reviendrai par l'entremise du documentaire que je prépare sur mon séjour au Mali mais surtout au Bénin. Vous verrez bien!

J'ai revu samedi dernier Mansa, il est arrivé au Québec depuis début janvier, étant installé à Québec et avec l'arrivée d'Akim, je n'ai pu le croiser lui et sa famille (4 enfants tout de même!)

C'était la fête nationale du Mali et la famille "manche longue" (grande famille) est venu à Montréal, Mansa y présentait un spectacle; quel plaisir de les revoir!

Véronique arrive aujourd'hui à Montréal. Dans son ventre, un petit "Akim" fera le chemin avec elle! J'attends son appel avec impatience, j'ai hâte de l'appuyer comme elle l'a déjà fait avec moi!

Bonne arrivée à vous deux.. euh.. vous trois!

lundi 24 septembre 2007

Le parc


Mon père a remis sur pied, le parc de mon enfance. Poussiéreux et amoché de tant d'années à traîner au grenier. Il trône maintenant dans mon salon.

Akim en est le roi officiel!


Presqu'une semaine de travail acharné pour Akim. Mon petit bébé semble être très important dans la vie de mon papa; il semble combler et répondre à bien des choses pour lui.

Je ne l'ai jamais vu ainsi, aussi dévoué, amoureux, impliqué. Ma mère m'a souvent parlé de toute l'attention et soin qu'il avait pour ses trois enfants. Je sais qu'il adore les bébés et c'est savoureux de le voir s'amouracher de mon Akim.

Je m'imagine dans ses bras, toute petite.

On applaudit: "Content, content, content !"


Akim apprend seul dans ce parc, il est beau à voir!




"Maman, tu es là...regardes-moi!" soupirant de réconfort.



"Je bouge comme je veux... ta photo sera décadrée et je m'en fous!"


Merci Papa pour ton appui et ton amour pour nous trois! On se voit bientôt?

dimanche 23 septembre 2007

Profils

J'ai eu une semaine mouvementée, chargée et tonifiante.



Mao, je t'aime, malgré tout, malgré rien.

J'aime mes 2 hommes et je tente de gérer mon amour pour eux; vous me direz..."gérer"... ?

Je prend ce mot parce que je crois que je dois être à la fois partiale et impartiale. Je dois m'écouter et écouter l'autre.

Et oui, avec le partenaire, c'est parfois difficile de s'ajuster, d'être sur la même longueur d'onde.

Plus souvent qu'autrement je reste sur le mauvais poste, à maudire contre les 'grichouillages" qu'on entend sans vouloir ajuster moi-même, le poste. Je me comprends.

Avec le petit homme, je tente d'être la plus 'vraie", la plus tendre, la plus neutre. À pas feutré, je veux lui donner l'espace qu'il lui faut pour que lui et moi apprenions de cette nouvelle expérience d'être en vie!

Et puis surtout l'aimer sans l'étouffer.

Je crois que je suis équitable. Mais je me sens constamment juge de mes actes: "Est-ce que j'ai bien fait ? ", "Est-ce que je devrais ceci ou cela..."

Alors, je culpabilise de me mettre tant de pression sur le dos quand déjà, je suis fatigué...et à vrai dire, ce qui est rare venant de ma part, je me sens assez fière de ce que je suis et de ce que je fais avec Akim.

Je me surprends, je m'étonne et je suis heureuse de ce que j'accomplis.

Je lis en ce moment "Mère et solidarité" de France Paradis et j'apprécie cette lecture, je crois que c'est ce qui m'a touché le plus depuis que j'ai accouché; elle dit en simples mots ce que je ressens. Aussi, j'aime découvrir que je suis en désaccord avec certains de ces propos (certaine partie, en autre, sur le dodo avec l'enfant).

Je me revois tout au début avec Akim peau à peau, tout silencieux et posé comme une petit escargot sur mon ventre. Il y a de cela, si longtemps...



Je vais me coucher, j'ai sommeil.


http://www.coindelafamille.ca/outils/resource.asp?id=648

mercredi 19 septembre 2007

Mes dernières sorties


Samedi soir dernier, je suis allé chez Yanick pour un souper.

Papa Mao gardait Akim à la maison.

J'ai pu enfiler ma robe noire et mon rouge à lèvre. Ces instants si simples restent les meilleurs moments de ma soirée; se poupouner, se dire en pensée (tout en rigolant) qu'on va sortir, puis "pourrrrrrrquoi pas!"... se prendre en photo parce qu'on est heureuse!

Par la suite, en catimini, embarquer dans l'autobus et se sentir toute drôle d'être une seule entité (et un peu et bizzarement illégale!); voilà qui fût un délice suprême.



Hier, jour de mes 39 chandelles; j'ai reçu avec grande surprise un bouquet de fleur de mon amie Anny en "voyage "Oh Canada!". Une si gentille carte accompagnait le tout! Mao m'a aussi écrit un joli mot après quoi j'ai essuyé mes larmes légendaires!

Milène est venu garder Akim (ils sont en amour ces deux là!) et Nicole est venu me saluer. Jessica est arrivé avec son dry gin et un coquet bouquet de fleurs! Yanick et Caroline se sont pointé en dernier pour venir nous chercher pour filer au resto.

Le Petit Alep fut notre escapade, le Moyen-Orient et toutes ses saveurs nous ont charmé! Le souper était parfait, la conversation était naturelle et le rire au rendez-vous.

Au retour à la maison, Nycole me téléphone du Japon pour me souhaiter ses voeux.

Merci mes amis, vous ne savez pas à quel point vous me combler!

C'est en m'ancrant auprès de vous que je me définis, que je me sens libre d'être moi; susceptible, excitée, rieuse, émotive, niaiseuse, intense, drôle, fatigante, radoteuse et en constant désir de vous plaire et de me savoir aimé de vous!

Je vous aime!

mes matins d'amoureuse!







"... bon ok maman, ce débordement d'amour devient déconcertant, les gens ne sont pas intéressé à voir tout ça....j'suis un peu tanné de faire des photos, il faut se calmer!"

lundi 17 septembre 2007

Les nuits



Akim et son dodo.

Nous avons des opinions littéralement opposées sur le sujet.

Je trouve difficile, dans la fatigue, de maintenir une opinion.

Je veux faire le bien, mais je sens que je fais le mal.

L'interculturel est surchargé d'émotions et de convictions.

Mon raisonnement est basé sur ma propre expérience, mes valeurs et mes perceptions et la fatigue revient toujours à la charge comme un compte à rebours: argumenter dans de telles circonstances est franchement complexe.

J'espère que nous arriverons à un juste milieu.

Akim a besoin de nos différences et nos similitudes. Et je crois, qu’ il a besoin de sentir que nous sommes bien dans ce que NOUS décidons pour lui.

Je cogite, je ressens et je pèse le pour et les contres. La tâche est ardue.

vendredi 14 septembre 2007

Éveil et rencontre



Sieste d'après-midi.



Réveil d'Akim sur le lit de son parrain Yanick.
Le regard encore plongé dans ses rêves.



Akim rencontrant l'autre fileul de Yanick... William, 10 ans bien sonné, peut-être, déjà des futurs amis, en tout cas, la complicité fut instantanée!

Merci pour les superbes photos monsieur-parrain-Yanick!

mercredi 12 septembre 2007

Mon souk à moi! partie 2

Mon sourire est semblable au petit garçon de ma boîte de Choco Punch !

Je vous le jure!

Que je suis heureuse... Vous savez ce texte que j'ai écrit à propos de mon épicier et bien je l'ai envoyé à l'émission de télévision "Des kiwis et des hommes" pour le concours qui avait pour thème "des gens qu'on gagnerait à connaître".

L'équipe a choisi mon texte et j'étais vraiment contente pour mon épicier!

Mais le meilleur dans tout ça, c'est lorsque j'ai accouru annoncer la nouvelle à mon épicier TAREK pour lui dire qu'il avait été choisi. Je lui avais envoyé la veille le texte par courriel sans photo, lui suggérant d'aller faire un tour sur mon blogue afin qu'il puisse voir le résultat avec les photos...

Bref, j'arrive d'un pas rapide à son épicerie et quelle ne fut pas ma surprise de le voir si enjoué et surtout si ému...

Mais qui lui a dévoilé qu'il avait été sélectionné ?

Ça faisait à peine une heure que la diffusion était passée et je sais qu'il était occupé...

Mais non, il m'empoigne la main pour me dire à quel point il fut surpris de savoir l'effet qu'il faisait sur moi et l'impression en général, qu'il provoquait.

« Je ne savais pas, je ne savais pas !!! »

Il était heureux ainsi, simplement avec un texte sans photo et sans savoir qu'il avait été choisi et qu'on avait parlé de son charisme tout en lui faisant une publicité à la télé!

Et bien dis donc, il en est encore plus sympathique que je le croyais!

Je lui avais fait plaisir avec mes mots, mes remarques, mes observations! Pas besoin de concours, de publicité; le monsieur était content!

Quelle douceur de constater ce fait; de simples mots l'ont contenté! Et bien, ça me réconforte avec la planète !!!!

LES IMPRESSIONS...

Ça me replonge en moi.... Je cogite à ça ces temps-ci; les impressions que l'on donne aux autres peuvent être surprenantes! (voir le commentaire du billet "lettre de fin de soirée")

On me dit que je semble être la femme forte, énergique et calme... Pourtant je suis souvent tout autre; on me dit aussi souvent que nous avons l'air d'une famille heureuse sur le blogue et je souris!!!

Je n'ai pourtant pas de façade, simplement, je constate qu'on projette énormément aux autres sans s'en rendre compte.

Mmmmmm…. Ça remet en perspective les choses. « Le jardin du voisin paraît toujours plus beau! » Quelle vérité!

mardi 11 septembre 2007

C'est bon de grandir!


Mon p'tit loup, tu vois c'est ça manger.. parfois on s'empiffre, on bouffe trop et on s'endort!

Tu tiens ton biberon comme un grand, les jambes placées élégamment; tu as le tour de nous faire rire !!!

Maintenant tu sais ce que tu veux dire avec les mots et les gestes: :"tape, tape, tape" et "content, content, content" !

Tu as eu 6 mois hier et tout qu'on t'a donné en cadeau c'est un bon p'tit rhume; bonne demi-année mon grand!

vendredi 7 septembre 2007

Mes petites Maliennes


Fin d 'après-midi, janvier 2001 sur le terrain de foot ou le soccer comme on le nomme ici.

Deux petites filles reviennent de l'école.

Des copines. Une rieuse, une sérieuse, les cahiers d'écoles au dos dans un pagne. Motifs multiples, soleil vibrant; j'aime comment elles se tiennent, les mains aux épaules.

Regards vifs, moqueurs. Qu'est-ce qu'elles ont appris aujourd'hui ?

Moi, je suis à mes premiers balbutiements de l'Afrique de l'Ouest, je ne sais pas encore que ce coin du globe modifiera certains aspects de ma vie. Les petites Maliennes semblent être dans un esprit d'ouverture par rapport à moi.

Encore aujourd'hui, c'est une de mes photos préférées. Une image qui me guide et qui change de sens, selon le moment où je la regarde.

Les images, les symboles sont pour moi des ancrages à ce que je vis. Elles me sont essentielles.



Clotilde, tout à l'heure, tu seras à Bamako, à Sanankoroba. Dis bonjour à tous les Maliens que tu rencontreras. À ton premier thé, ai une pensée pour moi. J'aimerais faire la promenade avec toi et Akim pour faire la conversation, rigoler et demander en boucle infinie :

" ÇA VA ? ... ET LA FAMILLE ? ET LA SANTÉ ?"

Tous ces gestes simples et primordiaux là-bas qui me manquent tant dans mon quotidien québécois.

Je vous montrerai si vous le voulez bien, périodiquement mes photos de mes séjours africains; "Mon Afrique" comme disait l'autre!

Inch Allah!

mercredi 5 septembre 2007

Mon souk à moi!


Mon épicier offre du biologique, de l’équitable et se préoccupe de nous dénicher des items qui nous plaisent.

Il se nomme Tarek Ben Khemis, il est mon épicier et il sait prendre le temps…

Le temps de se pencher pour saluer mon petit Akim et lui offrir un fruit puis de se relever, me sourire et de me demander si ça va bien.



Vous direz, que ce n’est rien d’extraordinaire ?

Mais il faut des gens comme lui pour illuminer une rue, faire sourire, rire et nous faire sentir que l’on est unique. Mon épicier ne fait rien d’autre que cela; pour lui, vous êtes plus qu’un client, vous êtes d’abord et avant tout, une personne!

Sur la rue, il installe ses fruits et légumes et comme au souk, projette des « PAS CHER, PAS CHER !!!! »

Il me fait rire et me rend le cœur joyeux!

Et je vous avouerais que lorsque ça ne va pas, je vais faire un petit tour à son épicerie même si je n’ai besoin d’absolument rien. Là, je m’y sens bien, j’y flâne comme si j’étais chez moi. Et en observant les autres, je constate que tous ses clients sont traités « aux petits oignons », comme moi!

Prendre le temps de saluer, remercier, causer; apprécier; c’est la base d’une vie en société. L’avons-nous oublier ?

Il se nomme Tarek Ben Khemis, il est Québécois, né en Tunisie. Il est mon épicier et mon Marché Jean-Talon à moi.

Vous voulez le croisez ?

Marché L’Épi D’or au 211 Beaubien Est.

samedi 1 septembre 2007

La pensée créative

J'aime ce passage.

Je tente de le relire aussi souvent que possible, il me guide à revenir sur le droit chemin puisque j'e m'y écarte si souvent!

À vous de le lire et d'opiner, si le coeur vous le dit! C'est un extrait d'un chapitre sur la pensée créative. (référence du livre au bas de ce billet)



Je suis quelqu'un de plutôt gaie et amusante avec les autres, mon côté obscur est pour les intimes, pauvres eux!

Mon équilibre n'est pas souvent présent, je souhaiterais être plus simple dans mon interraction avec la vie pourtant je sais que j'ai tous les éléments pour y parvenir.

J'ai donc des moments intenses et merveilleux ou des instants tristes et bouleversés. Pas de demi mesure. Je travaille fort pour atteindre un équilibre, peut-être trop; je devrais me laisser aller tout simplement. Mais je ne contrôle pas encore mes émotions qui interprètent trop souvent mal les situations dans lesquelles je suis plongé.

J'ai souvent cette impression d'être un imposteur ou un cordonnier mal chaussé, Je me comprend! Curieux sentiment qui me hante trop souvent pour rien!

Je reçois à l'instant un téléphone de Soulama, un ami burkinabé qui me dit qu'il suit mon blogue et parfois s'inquiète de moi (me parlant de mon billet " Ma ruelle" par exemple). Je suis touché!

Ne t'inquiète pas, je vais bien, je cogite tout haut sur ce blogue, je me libère, je vous donne une partie de moi. Comme dans l'extrait du livre...peut-être je donne trop, à outrance.. bon, en tout cas!!!

Merci à toi Soulama de t'inquiéter.

Vous savez, j'aimerais plus souvent vous lire à mon tour, une petit note, une impression, juste pour dire, me dire!

Référence de l'extrait: Aime-toi, la vie t'aimera de Catherine Bensaid, éd. Robert Laffont/Pocket, Paris, 1992 p.186