Vendredi 16h38
La fin de l'après-midi commence et la vie est bonne.
Mao m'appelle pour m'annoncer qu'il a réussi son examen final; dès lundi, il pourra se présenter à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec pour obtenir son passeport vers son rêve de petit gars.
17h25
SAQ, je file en catimini en prenant les enfants pour l'achat d'un mousseux pour l'après dodo.
17h45
Mao me raconte sa rencontre avec son professeur, les yeux brillants, le sourire splendide.
18h00
On mange rapidement tout en causant, les enfants ne comprennent pas totalement ce qui se passe, ce qui nous rend tant fébriles.
18h45
Déguisement des enfants pour la fête d'Halloween au Centre des Loisirs.
18h55
(même si on n'a pas le temps) On appelle Mamie puis Yanick pour annoncer la nouvelle, étouffés par la joie.
19h00
On marche vers la fête, Mao crie «Wouhou !!!! » dans la ruelle, les enfants reprennent le cri et j'en ajoute pour le volume.
19h05
Arrivée au sous-sol de l'église, rires d'épouvantes, enfants grouillants, lumières orangées, musique de party de bureau.
19h10
On a perdu Akim, il court partout avec ses amis. Sarah déguisée en mouton nous colle, elle regarde partout comme ébahie, étonnée.
19h13
On danse avec Sarah... Puis on danse ensemble comme des adolescents de 15 ans qui enfin se retrouvent seuls sans les contraintes. On danse collé, exagéré. On danse notre joie, quasiment trop kétaine. Les autres adultes doivent nous trouver intenses... Peu importe, on s'en fout. Lâcher prise.
19h20
On va tous foutre notre main dans 4 différents pots aux textures douteuses avec des doigts coupés, du sang de vampire et des minuscules araignées. Qui trouvera la clé pour ouvrir le coffre à bonbons ? On s'en fout; c'est ben trop l'fun de garder ses mains dans les pots. Lâcher prise.
20h45
Prématurément fatigués, on repart vers la maison. Sarah traîne, comme à son habitude. Mao la positionne sur ses épaules. J'ai une pensée pour papa qui aimait tant nous placer sur ses épaules paternelles. (Flash: toute haute perchée dans le Vieux-Montréal pour le show de la St-Jean Baptiste, une sensation d'ivresse, la force d'une foule qui rêve ensemble d'un pays, je comprends seulement que papa est très content et moi, ça me suffit).
20h...
Je ne me rappelle plus du temps exactement.
On «call» le dodo rapidement. Pas de plaintes. Tout de suite, je vais chercher le mousseux, Mao apprécie le geste, je crois! J'ai hâte d'entendre le POP... On boit et on se souhaite pleins de tout et de rien.
Épuisée, je vais me coucher pour me relever le lendemain matin vers 9h30...
Dans l'après-midi, j'invite Mao à venir découvrir un marché asiatique qui se trouve à l'extrémité de mon «territoire» de travail: Laurentien au nord de Salaberry. Une surface aussi large qu'un supermarché classique, vaste par ses produits innommables.
Mao, un habitué de ce type de produits alimentaires (comme tout bon Africain, mangeur de poissons et d'arachides fraîches!) est impressionné et sans mot. Des fruits qu'il n'avait pas vu depuis quelques années se trouvent au bout de ses doigts. Il ne sait plus quoi choisir... On sort de cet univers avec des crabes bleus, des salades d'algues et des boîtes d'attiéké presque 60 minutes plus tard, un peu moins fortuné et étourdi.
Mao le note: je suis la «minorité visible», la seule toubabou selon son évaluation physiologique parmi les Asiatiques, Africains du Nord de l'Ouest et de l'Est et peut-être une femme de l'Europe de l'Est?!?
Retour à la maison, tranquille, douce tranquillité.
Pour couronner le tout, comme une douce récompense du quotidien et de l'école de la vie, pour la première fois, Akim lit un petit livre à Sarah.
Un 24 heures intense où les apprentissages, les sacrifices, l'investissement et surtout la curiosité de comprendre ce qui nous entourent ont tous pris un seul sens. Un sens essentiel et nous en sommes si reconnaissants... La vie est bonne, trop bonne.
dimanche 27 octobre 2013
vendredi 16 août 2013
Se prendre en image
J'ai fait ces photos sans copier celles de ma mère. Ce qui est en soi, troublant!
4 photographies
maman devenue femme
jeune et amoureuse
moi devenue mère
adulte et trop réfléchie
Pas de faux-semblants
seulement une pose
pause dans le temps
Exprimer quoi et pour qui ?
Pour soi ?
À travers
toute à l'envers
La vie devant soi
les jours à venir
devenir moi
Des autoportraits
et une caméra
pour seule témoin
Consciemment poser
archiver des bribes d'instant
arrêter le temps
puis reprendre rapidement
Comment j'allais cette journée-là ?
Et toi maman ?
Tu es belle, douce et rieuse
Est-ce que ça se voit ?
Ai-je tout garder pour moi ?
Son état d'esprit à un objectif
Subjectif
jeudi 15 août 2013
mercredi 14 août 2013
Fouiller fourmiller
Un petit air en commun
je le vois
je le sens
Des sourires qui parlent
me parlent
un bien commun, puis-je dire
d'un bien-être
Parce qu'être ensemble
en est l'essence
Images génériques
provenant
de fêtes
de voyages
ou d'une fin d'une journée comme les autres
Générées par la complicité
par le fait d'être
de vivre
Prendre de l'expérience
acquérir un échelon de vie
Passer à GO
Faire la route
prendre l'essentiel pour ligne de conduite
et l'anodin pour du cash
Mais aussi
ne pas passer à côté
rentrer dedans
Dedans la vie
Ensemble (idéalement)
Puis rire
même dans le silence
Avec mon cousin Nicolas et ma cousine Flavie, 1978
François au haut de la Tour du CN
pointant une partie de la ville de Toronto, 1980
Papa avec Thomas, son premier petit-fils.
Pourquoi est-il en veston?
Papa est si beau, particulièrement sur cette photo
avec ses cheveux grisonnant et sa barbe encore foncé
J'ai toujours aimé son né aquilin
François mon frère, le porte bien aussi
Maman rit, papa a sûrement dit quelque chose de drôle, fidèle à lui-même
Alphonse tranquille, vivant comme à son habitude le moment présent
vendredi 31 mai 2013
Hier, aujourd'hui et demain
Je vais toujours visiter ce site. L'idée est simple et j'aime me plonger dans cet univers intemporel.
Il y a un mois, j'ai pensé que je pouvais faire cet exercice à mon tour. Mais l'idée m'a bousculé, je formaliserais une partie de mon histoire familiale en prenant une photo du genre.
«Allez, vas-y !»
Ça y est, je ferme le passé avec le présent.
Je prends mon appareil, je tremble légèrement. C'est concret, je marque le temps.
1967, ma grande sœur et mon grand frère sur le petit chemin de pierre de la maison familiale.
Depuis l'automne dernier, mes parents ont vendu la maison et mon père est décédé il y a cinq mois.
Il a imaginé et bâti cette maison.
Depuis sa mort, un second choc, la maison habillée de murs. Tout est vide.
La douleur à la fois douce et omniprésente.
Mais ce qui est bon c'est que pour moi, vivre cette mort ne m’aura jamais autant donné l’inspiration à m’inventer et me laisser aller.
Au bâtisseur de ma vie et de cette si belle maison, merci à toi, papa.
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