samedi 30 août 2008

Nos petites vacances




On a été dans le très simple cette année puisque j'avais seulement une semaine. Alors nous avons fait les touristes. Parmi ces courtes aventures, une escalade dans le train de banlieue vers Deux-Montagnes.





Akim était fasciné, nous avons misé juste.




Le petit homme est comblé.




Au carré St-Louis, devant la fontaine, il fait comme grand-papa; les mains dans le dos, il observe.

Ma lecture


photographie de Yanick Paquin

J'ai demandé à Yanick de m'envoyer cet ensemble de photos qui, au premier regard, me parlait d'une tristesse certaine. Bizarre cet envoi, exactement ce soir.


J'aime me perdre dans des images qui me parlent. Je vous l'ai déjà dit. Premières réflexions. Un abandon, un moment anodin. Deux formes vivantes.

Un au repos complètement habillé, en pause du boulot, j'imagine. Est-il heureux ? Voudrait-il resté là tout l'après-midi? Est-ce que le boulot lui pèse? Pourquoi n'a-t-il pas ôter ses souliers? Par manque de temps? Par paresse?

L'autre par sa physionomie semble perdu. Va-t-il boire l'eau de la piscine? Un oiseau de ville est toujours un peu pour moi comme le chien dans un appartement en ville; vraiment pas à sa place.

La juxtaposition de ces deux photos me plaisent. Rien de naturel à mes yeux, la détente avec des souliers, la piscine et l'oiseau. Mais il s'y trouve aussi un laisser aller. Boire l'eau, s'étendre sur la verdure malgré le chlore et les bruits avoisinants.

J'aime cet ensemble, il me laisse confuse et affectée.

jeudi 28 août 2008

Sophie Calle

http://www.radio-canada.ca/arts-spectacles/PlusArts/2008/07/10/004-Sophie-calle-DHC-ART.asp

http://www.actes-sud.fr/pg/calle/extraits.php


Je vous oblige presqu'à aller voir cette exposition gratuite.

Moi qui aime dévoiler mon intimité, je fus touchée, amusée et émue par cette exposition hors de l'ordinaire!

Vous avez jusqu'au 19 octobre!

mercredi 27 août 2008

Début de voyage

Chère Fannie,

je te sens désamparée et remplie de désirs d'avancer.

Tes souvenirs d'ici sont omniprésents; pourquoi avoir quitté en fait ton univers montréalais?

Toi seule, le sait.

Tu as voulu te bousculer, répondre à des questions que tu n'oses pas répondre ou simplement te poser? Ton confort de fin de séjour fait contraste à l'indifférence de ce début de voyage.

Tout comme à chaque début, excluant ceux qui demandent d'être vécu urgemment (partir à tout prix par besoin quelconque par exemple), chaque début est donc difficile.

Qui sommes-nous dans ce pays, ces paysages, ces moeurs? À qui peut-on s'associer, qui nous guette, qui nous scrute, qui nous plaît, qui nous font fuir?

Déshabilles-toi de tes façons de faire, tu peux être Autre, différente, personne ne te connaît, profites de cette occasion pour essayer tout ce que tu veux... Permets-toi de perdre un temps fou dans cette adaptation.

Si tu as des êtres chers et des lieux montréalais qui restent gravés en toi, amènes les avec toi, ne les fuis pas. Ils sont là, je suis là; fais moi découvrir ton nouveau monde. Plus le temps passera moins nous serons lourds à porter.



Comme Akim, tout jeune, tu sauras un beau matin, sourire comme par enchantement puisque tu sauras te sentir maintenant confortable... même dans un panier de linges sales!

Nous devriendrons tes compagnons au lieu de tes fantômes. Et si ça te prend une autre semaine, un autre mois (ou deux ou... peu importe); on s'en fout, chacun son rythme, chacun sa façon.

Je me rappelle avoir combattu trop longtemps (presque 2 mois!) mon amour pour Mao, le désir d'être avec lui lorsque j'étais au Mali, à devoir, en plus guider mes stagiaires dans ce blues de chacune de leur vie personnelle... La guide en moi trouvait la tâche plus qu'ardue! J'aurais dû assumer mon manque de mon Mao au lieu de me juger que je trouvais si dommage d'avoir la tête ailleurs!

Alors voilà.. Je te laisse sur deux citations qui j'espère, t'accompagneront... comme moi!

Je t'embrasse, xxx


« Je crois à la vertu des absences. Après tout, au bout de trois mois d’absence, tout ce qui agaçait votre famille proche s’évanouit – les tics, le fait que vous ne remettiez pas un objet où l’autre le met, ces petites choses qui rendent la vie désagréable. Vous-même rentrez changé et vous ne remettez pas forcément l’objet à l’endroit où vous le mettiez avant. Vous trouvez une solution plus satisfaisante. Des petites améliorations naissent de très longues absences. Il y a aussi le fait qu’elles vous permettent de faire votre compte. Vous vous dites : sur tel ou tel point, je n’ai pas été très juste ou : je devrais être plus attentif à telle chose à mon retour. Dans une vie de couple qui passe toujours par des crises shakespeariennes, il faut d’immenses lucarnes, des bouffées d’air salubre. »

Nicolas Bouvier, Routes et déroutes


«Un jour, on demanda au Dalaï Lama : " Qu'est-ce qui vous surprend le plus dans l'humanité?"

Il répondit : "Les hommes qui perdent la santé pour gagner de l'argent et qui, après, dépensent cet argent pour récupérer la santé. A penser trop anxieusement au futur, ils en oublient le présent, à tel point qu'ils finissent par ne vivre ni au présent ni au futur. Ils vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu".

Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait ( ... ) La piste est très solitaire, de grandes distances séparent les villages. Pour une raison ou une autre, il peut arriver qu'on arrête la voiture et passe la fin de la nuit dehors. Au chaud dans une grosse veste de feutre, un bonnet de fourrure tiré sur les oreilles, on écoute l'eau bouillir sur le réchaud à l'abri d'une roue. Adossé contre une colline, on regarde les étoiles, les mouvements vagues de la terre qui s'en va vers le Caucase, les yeux phosphorescents des renards. Le temps passe en thés brûlants, en propos rares, en cigarettes, puis l'aube se lève, s'étend, les cailles et les perdrix s'en mêlent ... et on s'empresse de couler cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le rechercher un jour. On s'étire, on fait quelques pas pesant moins d'un kilo, et le mot "bonheur" paraît bien maigre et particulier pour décrire ce qui arrive ... Finalement ce qui constitue l'ossature de l'existence, ce n'est ni « les loisirs », ni la carrière, ni ce que d'autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l'amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible coeur.»

Nicolas Bouvier, L’usage du monde


Je le dis, je le répète, Akim est mon voyage à moi, il a bousculé dans ce que j'étais avant, avec mon quotidien. J'ai pris du temps à ASSUMER qu'il avait affecté ma liberté si chérie. Comme lui dans ce panier, tu sortiras de tes souvenirs pour découvrir ce qui est devant toi et te l'approprier.



Je t'embrasse encore et à tantôt! xxx

mardi 26 août 2008

9h04



À cette heure précise, je prends note du temps.

J'ai décidé. J'ai choisi.

Depuis deux semaines, je pèse les pour et les contre.

Je devais en quelque sorte choisir entre mon rôle de maman et la femme professionnelle.

Un emploi m'offre le même salaire que le récent mais pour 4 jours de labeur par semaine. Le nouveau boulot est rempli de défis, le présent peut se remanier.

Une journée pour moi. Dormir. Aller au cinéma. Filmer. Me ressourcer. Flâner. Bloguer.

Le choix est devenu clair. Maman gagne, Geneviève aussi!

Je suis en paix avec la décision, au téléphone ma voix tremblait, j'entendais sa déception; je suis aussi mal à l'aise: "Vous avez d'autres candidats, vous êtes ok, non ?"... "Tu étais la meilleure" appuyé d'un silence.

Oui, 9h04, j'ai pris la meilleure décision!

lundi 25 août 2008

Sans filtre



Maman prend congé et retrouve sa liberté.

Les derniers jours ont passés rapidement. Plaisir, fraîcheur, rencontres.

Fannie, ma complice n'est plus là pour rire avec moi.



Elle rit souvent à tout rompre quand je suis avec elle; quelle délectation pour l'égo. Elle se promène entre le Nord et Sud en Nouvelle-Zélande. Je pense à elle.


Samedi matin, je quitte mes deux hommes. Je monte à Québec avec Nycole.

On se promène dans les petites rues, nous prenons notre temps. Canicule oblige, plaisir se doit.

En milieu d'après-midi, nous allons voir Mansa. Nous avons droit à un concert privé.



Puis, je rencontre deux merveilleuses femmes. Yolande et Myriam, belles, sensibles, rieuses. Un pique-nique-sushi sur les Plaines d'Abraham puis la projection du Moulin à images de Lepage. Je m'endors comme un enfant. Je ronfle comme un camionneur.


Le lendemain. La décapotable de Yolande sera notre paquebot. La peau sculptée par le vent chaud et la joie d'être libre me donnent des ailes.




Je ne pourrais décrire tout ces instants passés avec elles. Des moments de complicité et de rires sincères, de pas de danse, d'amour et d'amitié.

Un ensemble sans filtre. Pur.









On apprête le souper. La conversation est franche, sensible.



De retour à Montréal, la maison toute propre. Je vide mon sac et enfourche ma bicyclette. "Akim, me voilà!"

Au jardin, Mao me pointe fièrement ses tomates. Il aura eu raison, elles sortent enfin, malgré le grand retard à les avoir planter!










Akim est bien dans son train train avec ses camions.


Retour à ma réalité.

Ressourcée!

Vivre sans filtre, n'est-ce pas la meilleure des voies?

mercredi 20 août 2008

Partir




Tu es partie ce matin
la belle Fannie
et j'en suis peiné.




Avec toi, je deviens tout
ce que je suis;
joie, peine,
éclat, ombre,
cabotinage.





Mon quotidien était
teinté de ta présence.
Akim aimait te coller
et te faire rire,
comme moi.




Au printemps, ton retour.
Automne, hiver,
des centaines de dodos
à t'espérer.

Les départs sont parfois lourds et légers
et portent des sens que l'on veut
bien y apposer.


Le tien sera signe de silence et de paix.

vendredi 15 août 2008

Les autres



Ce matin, j'ai vu Pablo tirer le bras d'Akim à la garderie pendant que la gardienne est allé porter le lait au frigo que je venais d'acheter.

Ils ne me voyaient pas. J'ai eu un pincement au coeur, pas pour le geste mais simplement de voir Akim devenir un être à part, un être social qui doit gérer certaines situations, seul, quelques secondes, quelques minutes, déjà.

Hier, à la fête de quartier, je l'observais avec Mao, à regarder partout, à danser au son de la musique. Il est déjà très indépendant comme papa et maman. Je me dis qu'il est sur un bon élan comme jeune citoyen néophite; il observe, s'intègre aisément avec les autres, rit, joue.

Évidemment, je repense à ce je devais être moi-même étant petite et je me vois en lui. Il aime faire le spectacle, être regardé, il est enjoué puis calme comme Mao, fonceurs (différemment) comme nous deux. Et je me demande comment et quand j'ai été aussi autrement et en plus, pourquoi et quand? Puis je me dis: «Arrêtes Geneviève, tu as analysé tout ça des millions de fois, pourquoi ne pas te laisser justement aller comme ton Akim!?»

Voilà le résultat de ce que je suis en ce moment; je suis heureuse... À chaque jour, un exercice je me fais un devoir d'arrêter ces foutues questions et mes sondages à choix multiples; ils ne seront plus les miens bientôt!

mardi 12 août 2008

Une image de mon film


Le reste est à voir!

sourire gratuit à donner


Je suis heureuse, vous l'ai-je dit ?

Merci Fannie pour cette belle photo!

monsieur Akim


Akim, si tu savais comme je t'aime.

À chaque matin, tu es une joie infinie.

Ta candeur me plaît, ton intelligence me séduit; tu es la plus belle de mes réalisations.

Des photos de toi en petit habit japonais sont craquantes, je les attends pour te les montrer.

Surprends-moi encore et encore!

mardi 5 août 2008

Manipulation



Je trouve cette image de bébé sur le net et je pense à Akim. Je tente de lui ôter le biberon pour le lait (il bave beaucoup trop et il est grand, presque 17 mois); il me fait donc d'énormes crises. Je sais bien que lorsqu'il boit son lait avec le biberon, il adore, il se tortille de plaisir et de bonheur. Cela semble être un moment vraiment délectable...surtout dans mes bras! Je lui ôte donc beaucoup en même temps! Et j'avoue que moi-même j'aime ce moment de tendresse qui le garde en fait dans un espace de petit bébé... Il m'est aussi très difficle, je crois de couper ce geste symbolique, je me l'avoue!

Alors, en signe de colère; il jète son camion en l'air, se lance à terre, crie.

Je lui dis que je comprends qu'il soit fâché et lui propose une option pour manger, par exemple une banane... qu'il repousse. C'est difficile de tenir tête.

Il se colle à moi, me suivant partout, me suppliant de le prendre et me demande de lire plusieurs livres le matin quand je dois faire les préparatifs pour partir au travail en passant par la garderie.

Ce matin, je n'ai pas pris ma douche et je lui ai refilé un petit biberon étant un peu à bout de souffle. Je me sens un peu mal d'avoir cédé ce que je voulais imposer mais je me reprendrai.

Je sais que si m'étais vu aller, j'aurais rapidement pensé :"Non, il ne faut pas céder!" Alors, deux choses à éviter le "il faut" et me donner du temps pour cet apprentissage.. et surtout arrêter de me juger dans ma fonction de maman...

J'ai vu pire!

vendredi 1 août 2008

le 11 septembre, le visionnement

Alors, après vérification auprès des organisateurs, vous pouvez vous pointer au Cinéma du Parc le 11 septembre à 21h00 pour la projection, vous devrez vous acheter des billets puisque j'en aurai reçu que deux pour moi!

Au plaisir de vous y voir!

Jamais satisfaite?



Je me sens dans une drôle de situation, rien de précis, un mélange de désirs, de tristesse, de joie, de questionnements; l'ensemble de ma vie mise dans une boule de gomme?!

Mais qu'est-ce que je dis?

Je viens de lire le dernier billet d'Anny et je souris... Pleine de réflexions, d'avenues; je me sens dans le même contexte qu'elle.

Mon voyage à moi a été la maternité; il a bousculé mes fondations, remis les pendules à l'heure et ouvert des portes.

Les grandes questions sont celles de toute ma vie en tant qu'être social; je ne me sens jamais satisfaite.

Je veux toujours plus, autrement, différemment avec un lot d'attentes bien définies.

Par exemple, mercredi dernier, j'étais vraiment heureuse du fait que mon court-métrage est été choisi, tout mon entourage à qui je me suis empressé d'annoncer la nouvelle, ont réagi.... Mais puisque je suis une «collectionneuse-de-reconnaissance-sans-borne», évidemment, j'ai beaucoup misé sur Mao, parce qu'il est aussi question de lui dans le film... parce que je suis fière. À l'annonce de ma sélection, il a très bien réagi mais j'en voulais plus et encore plus!

Trop gourmande, trop avide que l'on me regarde aller. VORACE.



Jamais satisfaite, le jardin du voisin étant toujours plus beau.

Pourquoi?

J'ai des acquis que je ne sais savourer, j'en veux plus ou autrement, je n'aime pas ce détail ou ceci ou cela. Je m'arrête sur des futilités tentant en même temps désespérément de savourer l'ensemble.

Ce sont là des sentiments que je n'aime pas mais qui sont en moi.

Et c'est là que tout commence, cette culpabilité de m'arrêter à ces détails, d'être insatisfaite sachant très bien que j'ai le pouvoir et surtout la facilité d'être heureuse avec tout ce que j'ai.

Un cercle vicieux que je tente CONSTAMMENT de désarmorcer.

À force de m'en détourner, de le questionner, de l'éviter; j'imagine que je m'en débarasserai.



Une terre fraîche, sans engrais, ni insecticide. J'aimerais me le permetttre. J'y sèmerai de nouvelles semences.

N'avez-vous pas aussi des insatisfactions futiles et omniprésentes?