lundi 29 septembre 2008

Échos



Aujourd'hui, étant en congé, je prends du temps pour remettre les choses en place. Je remets entre autre, la photo de ma mère et moi sur mon écran d'ordinateur. Je trouve qu'Akim me ressemble.

Je suis heureuse, je reçois des commentaires de blogueuses suite à mon dernier billet! J'adore; vive l'interaction!

"Très juste regard sur les blogues.... Je me dis, qu'en fait, beaucoup de bloggers cherchent à se créer un petit monde confortable... Et je ne les blâme pas pour cela, je me dis juste qu'il faudrait arrêter de prétendre qu'on se dévoile quand on ne montre qu'un aspect choisi de son être; Cela dit, dès lors qu'on donne un intitulé à un blog, on y écrit des choses qui répondent à cet intitulé, et de ce fait, tout le monde sait que ce n'est pas tout. Non?"

"Tu sais je me réinvente à travers mon blogue... C'est bon je trouve, de faire des coches mal taillées qui nous mènent vers d'autres horizons... C'est pas un mensonge, c'est une direction, une manière de me décrire qui est différente du quotidien, un regard externe sur ce que je vis, une mise à nue qui me respecte et qui ne me fragilise pas... "

C'est vrai, on choisit, on sélectionne, on s'affirme tout en se respectant. Dans le fond, c'est une vision, une interprétation de ce que nous sommes, vivons et choisissons de dire. Ayant vu les autres du manière très esthétique, je les ai jugé! Je le suis aussi.

Mais des fois, je sens une vérité ressurgir, une franchise dans le ton qui perce l'écran. Comme la belle Ivoirienne qui habite à New-York. À mon avis, une beauté! Vous voyez, j'ai cette impression qu'elle ne fabrique en rien son monde, elle le met en ligne sans filtre. Ça semble pur, vrai; son univers dévoilé sans fioriture, sans faux-semblants.

http://bouakenewyork-afrosoulmessenger.blogspot.com/

Les photos sur son blogue sont à mes yeux, tellement naturelles. Une fête est présentée, une série d'amis trinquent tout bonnement, ils semblent s'apprécier et vivre à plein. J'adore ce mordant dans la vie! Du bien-être en cube.

Puis je regarde encore l'image de ma mère et moi; je vois aussi notre bien-être. Qui le voit, le verra ou jamais ne sera perçu. Chacun regarde comme il le veut et dans son intérêt à lui. Voilà toute la multiplicité du regard.

Merci de réfléchir avec moi! Merci des points du vue.

dimanche 28 septembre 2008

J'ai menti!


Pagayle, aquarelle de Balias de Serans

Je trouve cette toile sur le net et je pense.

Ce n'est pas vrai que je me suis reconnu dans les blogues dont je vous ai fait la liste, hier!

À bien y penser, je rêverais d'être aussi "design", cool et artistique qu'elles! J'aimerais me voir en elles, elles m'interpellent mais je ne suis en rien ce qu'elles sont. Je conviens que je ne serai jamais elles.

Et pour dire vrai; je trouve qu'elles représentent leur vie esthétiquement et peu émotivement sauf la jeune Japonaise à Paris que j'affectionne particulièrement, elle est si touchante. Bref, tout cet esthétisme en se divulguant sur un blogue, m'énerve en fait!

Jalousie ?? dirait Yanick! Opinion ?? Si cela m'affecte... ce n'est pas rien! Je pourrais m'en foutre éperdument... Mais ça me titille en titi, du bout des orteils jusqu'à la pointe des cheveux! Oui, oui!

Ce qui me déçoit profondément à propos des blogues, c'est que je n'ai pas encore trouvé une personne sur le net qui parle à la fois de ses hauts et ses bas. Qui parle de la vie, de soi et qui se montre dans sa laideur, son ombre. Je crois le faire. Je veux le faire. Je ne l'exige de personne mais je trouve qu'on se monte (j'avais écrit «se montre»; quel lapsus!) trop souvent un bateau, un personnage en écrivant sur un blogue avec son identité dévoilée.

Je veux du vrai stock, quoi!

Je sais que ce n'est pas la règle à suivre mais c'est ce qui me plaît. Puis je me dis, y en a qui doivent me trouver comme ceci ou comme cela avec mon blogue, du genre, "introspection éditions de l'Homme", narcissique, "poético-mélo" et je ne sais trop encore!

Bref, je me pose beaucoup de question sur les blogues en général. «Que dévoile-t-on, qu'est-ce qu'on ne dit pas, pourquoi partager, pourquoi parler de soi, pourquoi tant questionner, s'affirmer et s'afficher », etc... Mon point de vue n'est pas encore bien défini, il n'est qu'embryonnaire.

Et le fait que j'ai menti sur mon blogue, me fait réfléchir. Si on se ment, c'est en sorte une fuite. Si il y a fuite...

« Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allures que peut encore prendre un voilier : la cape (le foc bordé à contre et la barre dessous) le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l’arrière avec un minimum de toile. La fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage. Elle permet aussi de découvrir des rivages inconnus qui surgiront à l’horizon des calmes retrouvés. Rivages inconnus qu’ignoreront toujours ceux qui ont la chance apparente de pouvoir suivre la route des cargos et des tankers, la route sans imprévu imposée par les compagnies de transport maritime.
Vous connaissez sans doute un voilier nommé « Désir ». »

Avant-propos d'Éloge de la fuite de Henri Laborit, 1976

Puis je pense à Fannie qui réfléchit tout haut ces temps-ci... Toujours Laborit et son éloge!

« Être heureux, c’est à la fois être capable de désirer, capable d’éprouver du plaisir à la satisfaction du désir et du bien-être lorsqu’il est satisfait, en attendant le retour du désir pour recommencer.»

Dans le fond, c'est bon de se mentir de temps en temps, on se comprend mieux ainsi!

À cogiter!

samedi 27 septembre 2008

Causer


De retour du dépanneur, je suis étonné de ne pas m'avoir fait comprendre.

Une dame me cause et me demande différentes informations sur toutes les bières étalées devant nous. Égarée, elle l'est.

La jeune fille à la caisse ne comprend pas toutes ces questions du haut de sa caisse. Je lui dit tout bas; «Je crois qu'elle veut simplement jaser, causer...» La jeune fille ne saisit pas.

Vous savez chère demoiselle, de plus en plus de personne parle dans le vide, ne sont plus écoutée. Ne prenez pas tout votre temps pour elle... Mais au moins, reconnaissez sa présence.

Fouiller, fouiner ...



et reconnaître!

J'aime fouiller.

Quand j'étais petite, mes parents me chicotaient pour cette curiosité déplacée.

J'ai appris à ne plus le faire pour respecter les autres. Cette manie est resté en moi. Je suis curieuse, je fouine. J'ai cessé de le faire comme on peut cesser de fumer. Mais l'envie reste toujours. Maintenant je fouine sur le net, je cherche d'autres blogues.

En cherchant, longuement, tu trouves quelqu'un qui te plaît puis tu découvres comme dans une caverne d'Ali Baba, ses liens à elle ou à lui. Voici donc une "famille" de blogues qui me plaisent.

Bizarrement, j'avais changé la présentation de mon blogue avant d'arriver sur ces liens.

FOND BLANC ET COULEURS DE VIE.

Un peu dans ma vision de choses en ce moment. Je me suis retrouvé. Comme dans les yeux de mon fils. Et se retrouver en d'autres... N'est-ce pas là, un de plus beaux miroirs qui soit?

http://madoandco.blogspot.com
http://ured8yu.blogspot.com
http://www.lisenadbage.com/blog/?id=324

mardi 23 septembre 2008

Post-partum

Comment dire... Je n'ai jamais pris autant de temps pour écrire ce que je vis, jamais.

Je suis en post-partum. Je suis triste et dans le vide.

Autant d'affection et de sentiments purs ne peuvent nous faire sentir autrement, j'imagine.

Le même sentiment qu'au retour d'un voyage significatif. Comme celui que j'ai vécu au Bénin, accueillie en reine, choyée, dorlotée, apprécié et bercé par des gestes simples.

Mes quarante ans furent un délice indescriptible.

Depuis près de 10 ans, je taquine mes amies en leur disant que j'aimerais qu'un autobus jaune arrive chez moi avec mes amis à bord.

Un fantasme, une joie qui me titillait depuis des lunes.

Cette idée alliait à la fois l'idée de rassembler des gens que j'affectionne et d'assouvir mon désir d'autobus d'enfance. (Je n'ai jamais fait cette routine, habitant à un coin de rue de l'école; j'enviais souvent les autres du primaire qui arrivaient de terres mystérieuses et inconnues). Et ce plaisir de quitter un lieu pour aller quelque part ensemble vers la même destination en criant comme un enfant, en s'éclatant et en étant tout simplement heureux du moment présent.

Bref, lorsque j'ai vu un autobus tourner au coin de ma rue, je l'ai zieuté me disant "ah un autobus scolaire... non, non c'est pas pour moi!?!?, calmes-toi, ressaisis-toi! " Puis lorsque j'ai saisi, en entendant les petites trompettes de fête que c'était réellement pour moi, j'ai éclaté de joie. Rien de plus pur que ça !














Un souhait réalisé comme dans une grande séduction à mon égard, une attention frivole organisée minutieusement par Yanick et Caroline.


... En tout cas, je n'étais pas la seule comblée!!!





Me connaître plus ne serait impossible. Ils ont misé juste.






















Outre cette idée folle, j'ai eu droit à une tournée à Morin Heights dès le matin vers un spa avec mes deux organisateurs en chef. Au menu, massage suédois et bains thermiques. Ça retape une fille! Le stress décoincé aux épaules, j'ai aimé vivre ce silence avec mes bons vieux amis à travers cette verdure de sapins et de fraîches rougeurs automnales.


Sortir de la ville est un extraordinaire idée, une éclipse séduisante. Une promenade d'amitié improvisée au loin du bourdonnement citadin. On a même pris le temps d'aller fouiner dans les maisons-de-poupées-magasin-sur-organisés de St-Sauveur. Pour rigoler et me valider, en autre, qu'être en chair dans ce type de magasin, c'est se sentir énorme et non desservie!





Et je repense à cet arrêt au parc Fullum, mon parc chéri pendant près de 13 ans.

Du mousseux pour me fêter, certains prennent les bouteilles et tous se mettent en cercle pour faire éclater les bouchons. Un cercle significatif à mes yeux, un ensemble simple; une bonne énergie s'y dégage. Émouvant ce moment, image forte. Un synchronisme.







Puis cette idée si délicate de construire une carte de souhait en blogue; quelle bonne idée, si personnalisée. J'y retrouve même ceux et celles qui sont au loin! Des larmes de plaisir et une délectation enivrante.



Je relis et relis et m'arrête sur le billet de Geneviève C.

« Le bonheur n’arrive pas automatiquement, ce n’est pas une grâce qu’un sort heureux peut répandre sur nous et qu’un revers de fortune peut nous enlever; il dépend de nous seuls. On ne devient pas heureux en une nuit, mais au prix d’un travail patient, poursuivi de jour en jour. Le bonheur se construit, ce qui exige de la peine et du temps. Pour devenir heureux, c’est soi-même qu’il faut changer. »

Luca et Francesco Cavalli-Sforza, La science du bonheur.

Geneviève, elle semble avoir compris ça depuis longtemps. Bien que je la connaisse relativement peu, à chaque fois que je l’ai vue, je l’ai entendue se remettre en question, se regarder aller, se poser des questions et trop souvent, douter..."

Saisissant comment quelqu'un qui me connaît depuis si peu de temps m'a saisi. Oui, des années à douter et me remettre en question. Mais je vois que le bien-être vient plus souvent à ma porte, aisément. J'ai travaillé fort et je sens de plus en plus l'effet de cette construction de soi. Cette fête organisée m'a fait voir comment j'étais apprécié et aimé, la simplicité des gestes et l'ambiance me confirmaient que le boulot sur soi est en pleine récolte. Comme un champ débordant de soleil et d'accomplissements.

Merci infiniment pour votre présence et aussi pour ceux qui n'ont pu se pointer. Vous m'avez ému, plu et séduit. Je ne m'attendais pas à autant.














Je suis maintenant en post-partum. Reine déchue, princesse détrônée. Le retour à la réalité est franchement difficile! Tant de plaisir m'ont saoûlé, merci, merci, merci, merci!


Ma géniale carte de souhait: http://genevieveaquaranteans.blogspot.com

vendredi 19 septembre 2008

jeudi 18 septembre 2008

Liberté 201 (le cours suivant)


Dans un texte, « Les enfants de Simone de Beauvoir », paru dans Désirs et réalités, NANCY HUSTON raconte :

« Moi non plus, je ne voulais pas d’enfants ; c’est un choix qui fut mien et que j’ai défendu avec tant de fougue que je le respecterai toujours. La liberté plus grande du célibataire et surtout de la célibataire, en comparaison des gens mariés, est incontestable. Le temps dont elle dispose - pour travailler, voyager et s’instruire - est objectivement, quantitativement, plus grand que celui d’une mère.

Mais je me suis aperçue que malgré tout, le temps avait tendance à passer, et que je n’aimais pas sa manière de le faire. J’avais beau le mesurer, le distribuer, et m’efforcer d’en profiter au maximum, je ne réussissais pas à le mater, à l’immobiliser ; il me glissait quand même entre les doigts.

Et si, après dix années de vie de femme adulte-indépendante-célibataire-activiste, j’ai désiré partager ma vie avec un enfant (et aussi avec un homme, mais cela, c’est une autre histoire), ce fut, entre autres raisons, pour changer ce rapport-là au temps.

Pour me forcer à accepter une certaine “perte” du temps. Pour apprendre la paresse, les répétitions et les temps morts. Parce qu’un enfant, peut-être plus qu’aucune expérience de la vie humaine, vous confronte et à la nécessité et à la contingence. Quand vous lui mouchez le nez, ce n’est pas parce que c’est la chose qui vous tient le plus à cœur à ce moment-là, c’est parce que c’est cela qu’il faut faire. (...) Du coup, la vie ne peut plus coïncider avec l’œuvre : ça déborde de partout, et ça vous déborde.

Effectivement, vous n’avez pas le choix : ce ne sont pas des “rapports choisis avec des êtres choisis” [ce que Simone de Beauvoir prisait exclusivement]. L’enfant est là, celui-là et pas un autre, et il faut que vous subveniez à ses besoins. C’est nécessaire.

Mais le plaisir qu’il vous apporte est, lui, parfaitement gratuit. Il n’est pas le résultat d’un “bon choix” : bon choix de vin ou de promenade ou de livre ou d’ami.

Il vous tombe dessus sans que vous le méritiez.

Un sourire, un câlin, une confidence chuchotée - ces choses-là sont non seulement “gratuites”, elles sont inestimables. »


Du temps concret.

Mon profil a changé

Akimette
Âge : 40
Sexe : Femme
Pays/territoire : Montréal : Québec : Canada

J'ai pris congé aujourd'hui, il est 9h06, le lit m'appelle, le reste de la journée sera au rythme de la lenteur, pas de pression, pas d'horaire, pas de rv, au gré du vent. 40 ans ça se fête sans délai.

samedi 13 septembre 2008

1982-1994




Samedi soir.

J'ai trouvé un lien pour s'imaginer dans un autre temps, je me suis amusé!

Quelle superbe coiffure, non ?




www.yearbookyourself.com

Wajdi Mouawad répond à Harper

Dans la section Opinion en date du 11 septembre dernier du Devoir :

Lettre à Stephen Harper - La rive miroir

Wajdi Mouawad, Fonctionnaire pour l’État canadien

Monsieur le premier ministre. Nous sommes voisins. Nous travaillons chacun d’un côté de la rue. Vous êtes premier ministre au Parlement canadien, et moi, juste en face, auteur, metteur en scène et directeur artistique du Théâtre français du Centre national des arts (CNA). Je suis donc, tout comme vous, un fonctionnaire de l’État travaillant pour le gouvernement fédéral, un collègue en somme.

Je profiterai alors de cette position privilégiée pour, m’entretenant avec vous de fonctionnaire à fonctionnaire, évoquer l’annulation des programmes de subventions fédérales dans le domaine de la culture, et à laquelle votre gouvernement vient de procéder. En effet, suivant de près cette affaire, j’en suis arrivé à quelques conclusions que je me permets de vous communiquer publiquement, ce débat devenant lui-même, vous en conviendrez, d’intérêt public.
La symbolique

Premièrement, il apparaît nécessaire que vous vous entouriez de quelques conseillers qui sauront être attentifs à l’aspect symbolique des gestes de votre gouvernement. Vous le savez sans doute, mais il est bon de le rappeler, chaque geste public raconte non seulement ce qu’il est, mais aussi ce qu’il symbolise.

Par exemple: un premier ministre qui ne se déplace pas pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques en Chine, arguant d’un horaire trop chargé, n’empêche nullement le fait que, sur le plan symbolique, son absence puisse signifier aussi autre chose. Elle peut signifier qu’il désire poser le Canada comme un État appuyant les revendications du Tibet. Ou encore elle s’apparente à un signe de protestation contre la manière avec laquelle les droits de l’homme sont considérés par Pékin. Si ce premier ministre s’obstine à n’évoquer qu’un calendrier chargé pour expliquer son absence, qu’il le veuille ou non, celle-ci aura une portée symbolique qui engage tout le pays. Le sens symbolique d’un geste public primera toujours sa raison technique.

Déclaration de guerre

La semaine dernière, votre gouvernement a réitéré cette manière unidimensionnelle de gouverner, cette fois-ci sur le plan intérieur, en effectuant des compressions dans des programmes de subventions destinées au milieu culturel. Un geste budgétaire, insistez-vous, mais qui provoque une onde de choc ressentie par le milieu artistique — à tort ou à raison, cela reste à voir — comme une expression de votre mépris à son égard. La confusion avec laquelle vos ministres ont tenté de justifier ces compressions et leur refus de rendre publics les rapports des programmes annulés n’ont fait que confirmer la portée symbolique de ce mépris. Vous venez de déclarer la guerre aux artistes.

Or, et c’est la seconde chose que je voulais, de fonctionnaire à fonctionnaire, vous dire: aucun gouvernement, en méprisant les artistes, n’a été en mesure de se relever. Aucun. Les ignorer, les soudoyer, les récupérer, les acheter, les censurer, les tuer, les envoyer dans des camps, les emprisonner, les surveiller, les détester, oui, mais les mépriser, non. Cela équivaut à briser un pacte étrange, scellé depuis longtemps, entre art et politique.

Le mépris

Art et politique s’haïssent et s’envient, s’attirent et se détestent depuis toujours, et c’est dans cette dynamique que bien des idées politiques naissent, dans cette dynamique que, parfois, des chefs-d’oeuvre voient le jour. Or, votre politique culturelle ne provoque qu’une profonde consternation. Ni haine, ni détestation, ni envie, ni attirance: rien qu’un abasourdissement devant le vide accablant qui anime cette politique.

Ce vide entre vous et les artistes, d’un point de vue symbolique, signifie que votre gouvernement, le temps qu’il durera, ne verra naître ni idée politique, ni chefs-d’oeuvre, tant vous ne semblez pas croire à la valeur de ce que vous méprisez. Le mépris est un sentiment souterrain, mélange de jalousie et de peur non assumées envers ce que l’on méprise. De tels gouvernements ont existé, mais ils n’ont pas tenu, car un gouvernement, même le plus détestable, ne peut durer qu’en ayant le courage d’affirmer ce qu’il est.

Pourquoi, au juste?

Quelles sont les raisons de ces compressions en tout point semblables à celles que vous avez opérées l’an dernier auprès de la plupart des ambassades canadiennes qui ont vu leur programme culturel diminué pour ne pas dire annulé? Vous réalisez une économie budgétaire qui équivaut à un pourcentage ridicule par sa petitesse, et les votes que ces choix pourraient vous apporter vous sont déjà acquis. Pour quelle raison alors vous acharnez-vous à attrister l’artiste le privant de quelques-uns de ces outils? Que cherchez-vous à é(at)teindre?

Votre silence et vos gestes font craindre le pire, car, finalement, on se surprend à croire que ce mépris, exprimé à travers ces compressions, soit réel et que vous n’avez que dégoût pour ces gens, ces artistes, qui passent leur temps à le perdre en dépensant l’argent du bon contribuable qui, lui, au lieu d’oeuvrer, va au labeur.

Malgré cela, je n’arrive pas à comprendre votre raisonnement. Bien des politiciens, depuis cinquante ans, mettent tout en oeuvre pour dépolitiser l’art, lui ôter sa portée symbolique. Ils tentent l’impossible pour délier ce lien qui rattache l’art à la politique. Ils réussissent presque! Or, vous, en une semaine, vous ébranlez ce travail de chloroformisation en réveillant le milieu culturel, francophone comme anglophone, d’un océan à l’autre. Même s’ils sont marginaux et négligeables sur le plan politique, il ne faut jamais sous-estimer les intellectuels, sous-estimer les artistes; sous-estimer leur capacité à vous nuire.

Un grain de sable tout puissant

Je crois, cher collègue, que vous venez de placer, vous-même, le grain de sable qui pourrait faire dérailler toute l’architecture de votre prochaine campagne électorale. La culture en effet n’est qu’un grain de sable, mais c’est justement là sa force, son front silencieux. Elle n’opère que dans le noir. C’est sa légitime puissance.

C’est plein de gens incompréhensibles, mais doués de parole. Ils ont de la voix. Ils savent écrire, peindre, danser, sculpter, chanter, et ils ne vous lâcheront pas. Démocratiquement parlant, ils veulent l’anéantissement de votre politique. Ils ne s’épuiseront pas. Comment pourront-ils?

Comprenez-les: ils n’ont pas eu de but collectif clair depuis si longtemps, depuis si longtemps pas eu de cause commune à défendre. En une semaine, en ne contrôlant pas ou mal la portée symbolique de vos gestes, vous venez de leur offrir la passion, la colère, la rage.

Dans le brouillard

La contestation qui aura lieu aujourd’hui et à laquelle ma lettre s’ajoute n’est qu’une des premières manifestations d’un mouvement que vous venez de mettre vous-même en branle: un nombre incalculable de textes, de discours, de gestes, de rassemblements, de manifestations vont désormais se faire entendre. Ils ne s’essouffleront pas.

Ceux-là seront peut-être, à l’instar de ma lettre, défaillants, mais, à l’intérieur de chaque mot, il y aura une étincelle enragée, ranimée, et c’est précisément l’addition de ces petits instants de feu qui formera le grain de sable dont vous ne pourrez pas vous débarrasser. Cela ne se calmera pas, la pression ne diminuera pas.

Monsieur le premier ministre, nous sommes voisins. Nous travaillons chacun d’un côté de la rue. Seul le Monument aux morts nous sépare et c’est juste, puisque art et politique ont toujours été le miroir l’un de l’autre, chacun sur une rive, se mirant dans l’autre, séparés par ce fleuve où la vie et la mort sont pesés à chaque instant.

Nous avons beaucoup de choses en commun, mais un artiste, contrairement à l’homme politique, n’a rien à perdre, car ce n’est pas lui qui fait les lois; et si c’est le premier ministre qui change le monde, l’artiste, lui, il le fait voir. Ne contribuez donc pas, par votre politique, à nous rendre aveugles, Monsieur le premier ministre, n’ignorez pas la rive miroir, ne nous plongez pas davantage dans le brouillard, ne nous diminuez pas.

Je suis prête à voter pour quasiment n’importe qui/quoi qui empêchera Harper et son équipe d’être reporté au pouvoir.

Sérieusement, quand on voit les politiques mises de l’avant par ce gouvernement, je ne comprends pas comment on peut consciemment voter pour les Conservateurs.

Et sérieusement, entre la face de Dion - qui a juste l’air innocent - et celle de Harper - qui a l’air niais et fourbe à la fois, je préfère l’innocent!

vendredi 12 septembre 2008

Laisser aller...



Merci Mireille, Yanick, Jessica, Caroline, Nicole, Nathalie, Mylène, Myléna, Zabi, Thomas, papa et maman. Vous êtes venu me voir me déshabiller devant vous.

Une mise à nue de ma vie, de mon couple. De ce que je ressens, cogite, soupèse, aime, habite, cherche et vis. J'ai été très émue de voir mon court-métrage dans cette salle du cinéma Du Parc. Un accomplissement, un tournant, une voie (voix) devant moi se dessinent.

Petit à petit, je définis ce que je veux être et faire.

Professionnellement, tout simplement rencontrer des jeunes, les écouter et les guider. Les bousculer aussi.. qui le fera sinon ?

Personnellement, j'ai repris le montage des images qui étaient au creux de moi, d'un périple au pays de mon amour, un voyage que je ne dévoilais pas dans toute son entité. Comme un vin que j'ai laissé mûrir.

Empoigner ma caméra, poursuivre mon chemin, faire ce que je veux avec ce je vis; voilà un autre souhait de liberté que je m'offre.

Rien à demander à personne, rien à prouver, pas de formulaires de subvention à déchiffrer, seulement me laisser aller.

Le plus beaux des mouvements à faire quotidiennement. Laisser aller!

mardi 9 septembre 2008

Choisir... avec le temps

Je me suis retrouvé devant diverses décisions à prendre ces temps-ci et là je me pose à peine et je réagis fortement à ces réflexions.

Faire les pour et les contre, juger sans juger, décider pour soi et sa petite famille. Se sentir coincée, troublée, avoir les sueurs froides, se réveiller la nuit, faire des cauchemars, de l'insomnie. Choisir le meilleur, le plus conséquent. Se convaincre d'être convaincue... Puis avoir la certitude de savoir que le choix est fait et est bon. La paix revient.

Puis à travers mes réponses que je mets en place, je vois et rencontre des jeunes où je travaille qui se posent des milliers de questions.

Ils veulent:
* le plus beau des boulots
* gagner leur vie sans avoir l'impression de travailler
* faire les plus beaux projets qui soient
* tout et rien


Je les regarde dans les yeux, j'ai le goût de rire.
J'aspire et j'inspire. Je reprends mon souffle.

"Mais au fait, mmm... sais-tu qui tu es avant de passer à l'étape des choix?"

Le temps, seul te dira qui tu es vraiment si tu ne le sais pas encore. Nos livres de références ne te serviront à rien en ce moment. Ce que tu es, toi seul, tu le sauras.

Je ne sais pas encore tout à fait moi-même qui je suis et j'ai parfois le double de leur âge.
Alors, je ris.

Pas d'ironie, surtout de me voir en eux!



Je fouille sur le net et je trouve ces deux énoncés:

"Le temps instant

Mais nous venons d'entrer dans l'Ère du temps-instant. L'influence des micro-processeurs dans la façon de mesurer le temps se fait déjà sentir sur notre conception de l'univers et notre façon de penser.

Aujourd'hui, à l'époque des micro-processeurs, l'instantanéité est entrée dans nos vies. Avec ce que cela peut avoir d'inquiétant: il n'y a plus le sens de la répétition rassurante des phases, comme à l'époque où le temps était cyclique; il n'y a plus le sens de la continuité, comme à celle où le temps apparaissait comme un vaste mécanisme. Il n'y a que l'instant qui compte.

Jetez un coup d'oeil sur une horloge digitale: le temps ne vient de nulle part, il ne va nulle part...

C'est l'instant.

Et la pensée moderne est obsédée par l'instant: la guérison-instant, la fortune-instant, le sexe-instant... Il faut que tout se passe tout de suite.

Mais il y a sans doute un aspect positif à une vision de l'univers instant. À la condition que s'élève le niveau de conscience, c'est l'opportunité pour les êtres qui auront intégré la révolution du micro-processeur, de vivre de plus en plus l'instant-présent."


"Le temps social / Le temps vécu

À notre époque, le divorce entre les deux s'accroît un peu plus chaque jour.

Le temps social est compté et linéaire. L'horloge, puis le chronomètre ont transformé les conditions de notre vie quotidienne: l'industrie n'a cessé d'imposer aux hommes une conception linéaire de la durée.

Alors que le temps vécu, lui, s'est effrité au point où nous avons le sentiment de ne plus nous appartenir.

Pour s'appartenir, il faut avoir du temps à soi. Il faut exercer un certain contrôle sur le temps - pouvoir prendre le temps de faire, par exemple, telle chose qui m'est importante...

Ce n'est pas toujours facile."

Merci à Jacques Languirand pour son aisance à vulgariser ce qu'il lit. Voir son site "Par 4 chemins" sur Radio-Canada.ca

lundi 8 septembre 2008

Brise japonaise



Petit dos droit et orteils en suspension.
Monsieur Akim est charmant dans ce petit habit.

vendredi 5 septembre 2008

JP



J'ai repris contact avec Jean-Philippe. Nous nous étions un peu perdu de vue.

Pour lui, ce fut à cause de sa vie de famille et ses quatre beaux enfants puis sa blonde qui ont pris beaucoup de place. Pour moi, un changement de carrière, de nouvelles avenues et des escapades en Estrie et en Afrique.

Nous nous étions rencontré à l'Université Concordia en «Film prodution» dans les années 90. Des années riches en expression de soi, découverte du médium cinématographique, d'analyses et de séminaires. Tout était permis et je me suis toujours sentie très confortable de m'inventer une certaine signature, vision; une façon de faire qui me suis propre.

Nous étions assurément le maître d'oeuvre de nos inspirations.

Hier, il est venu à la maison, nous avons causé de tout et de rien. Il voulait voir mon court-métrage. Il m'a reconnu dans ma façon de faire, j'en étais réconforté. Ce qui m'importe le plus, c'est d'être intègre, transparente. Me divulguer sans trompette, sans feux d'artifice, seulement pour dire, me dire, pour comprendre.

Nous avons parlé aussi de l'enfance, de quelques blessures qui restent en nous, quelques secondes d'émotions imprégnées au creux de soi qui reprennnent surface parfois, souvent, tout au long de notre vie.

Ce fut une bonne soirée, tranquille, simple, sans but; un espace pour parler de soi.

Je suis heureuse de l'avoir retrouvé. Maintenant nous «bloguons» ensemble, nous inspectons nos introspections!

http://lecahierdebord.blogspot.com/

jeudi 4 septembre 2008

Une chanson pour la charmante voyageuse



Jacques Brel
LA QUÊTE
1968 (l'année de ma naissance)


Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d'une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D'atteindre l'inaccessible étoile
Telle est ma quête,
Suivre l'étoile
Peu m'importent mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon coeur serait tranquille

Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux
Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile


On se reparle!

lundi 1 septembre 2008

Au parc vu par tonton Yanick



Tout ces plaisirs qui le rend si heureux... grâcieux! Il est aux anges!











Pour Fannie...




Avec Yanick.. montrant son bobo...