mercredi 25 février 2009

J'aime quand...

je te chatouille et tu ris de bon cœur

je te demande de te lever dans ton bain pour laver tes fesses
et que tu te mets comme un V à l’envers pour m’aider

tu cours vite pour éteindre des feux imaginaires

tu danses en faisant aller tes bras comme un adulte engourdi

tu te déguises avec les chapeaux de papa

tu cries de joie quand tu vois un nouveau camion

tu mets mes gants parce que tu as perdu les tiennes

tu me demandes : « c’est quoi ça ? »

tu répètes ce que je dis si précisément…


Ainsi tu me fais oublier que tu dis beaucoup de « non » ces temps-ci et que tu fais à ta tête!

dimanche 22 février 2009

En allant au marché...


Nous sommes tombés sur la boîte à photos «Amélie Poulain»... J'ai fait ni une ni deux, j'empoigne mes deux hommes et je sors le 4$ exigé pour figer dans le temps ce moment.

Métro du Parc, là où tout à commencer, où une première photo a tout d’abord été prise, où l’on s'embrassait comme des adolescents; tout en furie d'amour!

J'aime l'expression d'Akim qui n'y comprend rien et moi qui tente de faire le clown pour le faire réagir... Mon double menton est bien là aussi fixe que la photographie! Grrrrr... Ce gras qui m'envahit dirigé par mes mains et mon ventre affamés!

J'aime aussi l'idée de refaire une photo avec Mao et Akim quelques années plus tard dans le même lieu.

Je me souviens aussi très bien de ce même genre de photos que mon père prenait avec nous, les enfants dans ce type de boîte en métal; si fier de sa progéniture!

Je vais scruter toute la soirée mon photo-roman comme un immense livre ouvert!

Je repense à Salomé que j’ai lu hier soir avant de tomber dans les bras de Morphée :

«… Ce n’est pas l’amour qui maintient ensemble deux êtres dans la durée, c’est la qualité de la relation qu’ils peuvent se proposer l’un à l’autre.

C’est la capacité, chez l’un et l’autre, d’entretenir des échanges en réciprocité, et d’établir une relation de mutualité suffisamment nourissante pour alimenter leur amour, le vivifier et le prolonger dans le temps»*

Quelle belle invitation cette citation et aussi une façon différente de voir l’amour, non comme entité inné, qui va de soi et que l’on peut acheter au magasin; « L’amour, ça se cultive! » comme dirait ma mère…


*À qui ferais-je de la peine si j’étais moi-même?, Jacques Salomé, éd. De l’homme, 2008
p.20

samedi 21 février 2009

Salomé au cube

Lettre de Jacques Salomé: ce que la vie m'a appris


Jacques Salomé
La Presse


Très ému de recevoir le prix du Grand public / La Presse au dernier salon du livre de Montréal (dans la catégorie ouvrages pratiques), Jacques Salomé a écrit une lettre pour témoigner de sa reconnaissance envers la vie. Nous la publions intégralement pour le plaisir de ses lecteurs!

Je devrais plutôt tenter de dire ce que les rencontres, les séparations, les découvertes, les éblouissements comme les désespérances m'ont appris dans le sens de me découvrir, de me construire, d'influencer le déroulement de mon existence.

J'ai ainsi appris que la vie n'est faite que de rencontres et de séparations et qu'il nous appartient de les vivre en acceptant de nous responsabiliser face à chacune.

J'ai appris encore qu'il y a toujours une part d'imprévisible dans le déroulement des jours et donc qu'il m'appartenait de savoir accueillir les cadeaux inouïs ou les blessures qui peuvent surgir dans l'immensité d'un jour.

J'ai appris bien sûr à vivre au présent, à entrer de plain-pied dans l'instant, à ne pas rester enfermé dans mon passé ou me laisser envahir par des projections sur un futur trop chimérique.

J'ai appris tardivement à remercier, chaque matin, la Vie d'être présente en moi et autour de moi, à l'honorer chaque fois que cela m'est possible, à la respecter en toute occasion, à la dynamiser avec mes ressources et mes limites.

J'ai appris difficilement à m'aimer, non d'un amour narcissique ou égocentrique (même si la tentation était grande) mais d'un amour de bienveillance, de respect et de tolérance.

J'ai appris avec beaucoup de tâtonnements à me respecter en osant dire non quand je suis confronté à des demandes qui ne correspondent pas à mes possibles ou à ma sensibilité.

J'ai appris avec enthousiasme que la beauté est partout, dans le vol d'un oiseau, comme dans le geste d'un enfant pour tenter de capter le vol d'un papillon ou encore dans le sourire d'un vieillard qui croise mon chemin.

J'ai appris patiemment que nul ne sait à l'avance la durée de vie d'un amour et que toute relation amoureuse est une relation à risques. Des risques que j'ai pris.

J'ai appris douloureusement que je n'avais pas assez pris de temps pour regarder mes enfants quand ils étaient enfants, que j'aurais dû savoir jouer et rire avec eux, plus souvent et surtout chaque fois qu' ils me sollicitaient, que je n'avais pas su toujours les entendre et les accueillir dans leurs attentes profondes et surtout que j'avais trop souvent confondu mon amour pour eux avec quelques-unes de mes peurs tant je voulais le meilleur pour eux, tant je désirais les protéger des risques (que j'imaginais) de la vie.

J'ai appris avec beaucoup de surprise que le temps s'accélérait en vieillissant et qu'il était important non pas d'ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années.

J'ai appris malgré moi que je savais beaucoup de choses avec ma tête et peu de choses avec mon coeur.

J'ai appris que je pouvais oser demander si je prenais le risque de la réponse de l'autre aussi frustrante ou décevante qu'elle puisse être, que je pouvais recevoir sans me sentir obligé de rendre, que je pouvais donner sans envahir l'autre et refuser sans le blesser.

J'ai appris, sans même le vouloir, que j'avais des besoins et qu'il ne fallait pas les confondre avec des désirs.

J'ai appris avec soulagement que je pouvais désapprendre tout l'inutile dont je me suis encombré pendant des années.

J'ai appris joyeusement à planter des arbres, c'est le cadeau le plus vivant que je peux faire jusqu'à ma mort à cette planète merveilleuse qui a accueilli mes ancêtres et surtout mes géniteurs.

J'ai appris doucement à recevoir le silence et à méditer quelques minutes chaque jour pour laisser aux vibrations de l'univers la possibilité de me rejoindre et de m'apprivoiser encore un peu.

Oui, j'ai appris beaucoup dans ma vie et pourtant je cherche encore l'essentiel.

Jacques Salomé est l'auteur de: À qui ferais-je de la peine si j'étais moi-même? aux Éditions de l'Homme /
www.j-salome.com.

mardi 17 février 2009

Mortalité

Il est décédé vendredi dernier vers 10 heures du matin.

J'ai toujours apprécié Oncle Roger, le grand frère de mon père.

C'est à reculons que je suis allé aux funérailles, de peur de trop pleurer.
De prendre trop de place, celle des intimes.

Qui peut pleurer un mort?
Je sais, tous.
Mais ce rituel, cet hommage à une vie me met chaos.
Je gère mal la situation.

Mais aujourd'hui, je me suis laissé aller aux larmes.
Voir trois grands gaillards, ses fils, pleurer,
m'a donné l'espace de dire ma peine.

Roger est un homme rieur, authentique, intègre.

Je le revois, plus petite, si farceur dans le temps des fêtes.
Il parle fort et a de grandes dents.
J'avoue que j'ai un tantinet peur de lui avec mes yeux d'enfant.

ll a de grosses bagues et un franc parler.
Il est plombier comme son père Georges.
Il aime sa femme comme deux hommes.
Elle est parti beaucoup trop tôt, il y a de cela plus de 14 ans.
Il est né et a vit à Ville Émard.

Oncle Roger est mort.
Sa mémoire restera toujours aussi vive en moi.

lundi 9 février 2009

Rendez-vous avec Caillou

Je l'avoue: je ne suis pas trop «fan» des sorties
officielles dans des lieux très touristiques
mais voilà que nous nous sommes fait prendre au jeu!

Je ne suis pas «snob» (Nicole dirait «oui»...);
je n'aime pas la foule, en faire partie m'arrache toujours
mon unicité que j'aime tant détenir.
Je ne sais trop, beaucoup de gens dans un même lieu,
outre que pour un spectacle, ça me fout les boules
et ça me bouscule en dedans!
Bon... Je me concentre; je le fais pour mon beau Akim!

Après notre randonnée en métro, on a du réveiller
Akim pour lui montrer où il était...
Wow, des oiseaux, des crocodiles,
des loutres et des castors... VIVANTS!





«Et le vrai Caillou qui m'étampe sur la main son icône!??!
Il m'applaudit pour ça? Il me parle ?»



«Et puis en plus, il y a un gros livre...
Presqu'aussi grand que papa!»



«Je suis beau avec ce chapeau innu, hen?»



«Et papa a fait une photo de maman,
Caillou et moi dans le canöe!»



Confidence de maman: je viens de vivre un
fantasme bien à moi! Quand je pensais plus jeune
à la maternité; je me voyais systématiquement
avec cet enfant, l'amenant à une pièce de théâtre.
Je me visualisais, lui assis sur mes genoux et moi,
le regardant avec délectation, réagir au spectacle.

J'ai eu enfin mon baptême. Akim était beau à voir,
il réagissait et s'emballait tout naturellement.
De profil, en jeu d'ombres, je le scrutais
et mon coeur débattait. Ça fait chaud au coeur.
Ce fut très émouvant de voir ce désir, ce rêve accompli.

J'y pense encore!!!


J'ai retrouvé des photos de Noël dernier;
le beau Akim en boubou africain!



... Puis en fan des Canadiens avec tante louise
en arrière-plan et Roberto qui lui a
donné sa première tuque d'équipe de hockey!!

jeudi 5 février 2009

Douceur

Hier soir dans son lit
Akim me touchait délicatement le visage
Il répétait doucement en chuchotant
Et me pointant de son petit doigt:
"Nez, yeux, joues, menton, front..."

Comme s'il se répétait une leçon fraîchement appris

Les yeux fermés, je me délectais
Lorsque j'ouvrais l'oeil, je le voyais rieur

Petit filon de douceur
Petit fiston de bonheur

dehors février

Ce matin, un suicide dans le métro
Je suis en retard mais c'est pas grave
Je pense à ceux qui envisagent le suicide
Et ceux qui ont passé à l'acte

Les jeunes que je rencontre vont mal
Le mois de février est statistiquement court
mais illogiquement long

Je pense à Dédé Fortin
Parce que je l'écoute depuis une semaine
Pour ma part, le soleil est dans mon coeur
Mais je rencontre des esseulés sur mon chemin
Je tente d'être là pour eux
Je comprends la détresse
L'immensité et le vide
J'aimerais les prendre dans mes bras
Mais parfois je me sens impuissante
Je tente d'être à l'écoute
J'espère qu'ils voient ma sincérité


LE RÉPONDEUR paroles de Dédé Fortin



Y'a ben du monde qui grouille dehors
Malgré l'hiver qui fait son smate
Si y'a un soleil y brille pas fort
J'aime la lumière c'est un peu plate

Coudonc ça va-tu mal dans l'monde
Ou ben y'a juste moé qui capote
C'est p't'être ben parce que j'ai pu d'blonde
Qu'la vie a l'air pas mal moins hot

C'est à cause de mon répondeur
Y'a absolument rien su'a cassette
J'te dis qu'à soir dans mon p'tit coeur
Y fait frette

Y'a des tracteurs partout dans'rue
Y vont aller mettre la neige ailleurs
Ça sert à rien y vont être déçus
Ça fait même pas plus de chaleur

Hier j'ai rencontré un pauvre
Y vit dans rue pu rien pantoute
Y m'a dit une phrase j'l'ai trouvé drôle:
"La vie c'est court mais c'est long des p'tits boutes"

C'est à cause de mon répondeur
Y'a absolument rien su'a cassette
J'te dis qu'à soir dans mon p'tit coeur
Y fait frette

J'y'ai jamais dit je t'aime tout court
J'ajoute toujours quequ'chose après
C'comme ça qu'on voit si on est en amour
Je t'aime beaucoup ça fait moins vrai

Peut-être qui neige peut-être qui pleut
L'hiver est même pas sur de lui
Y'est fait comme moi y'est aussi peureux
Dans l'fond l'hiver c'est mon ami

C'est à cause de mon répondeur
Y'a absolument rien su'a cassette
J'te dis qu'à soir dans mon p'tit coeur
Y fait frette

À soir c'est mon anniversaire
Ben oui gard' donc j'ai 35 ans
Je l'sais, je l'sais j'en ai pas l'air
Pis j't'encore plus jeune par en dedans

Ouais ben l'amour la mort pis toute
C'est des questions trop grandes pour moé
Pis à part de ça le monde entier
Veut juste savoir combien ça coûte

C'est à cause de mon répondeur
Y'a absolument rien su'a cassette
J'te dis qu'à soir dans mon p'tit coeur
Y fait frette

Si j'ai pas l'goût d'aller vous voir
Vous autres qui dansez comme le feu
C'pas parce que j'aime pas vos histoires
Ch't'un peu jaloux d'vous voir heureux

J'vas m'réveiller demain matin
Y va avoir un beau gros soleil
P't'être ben que j'vas avoir un p'tit refrain
V'nir au monde entre mes deux oreilles

C'est à cause de mon répondeur
Y'a absolument rien su'a cassette
J'te dis qu'à soir dans mon p'tit coeur
Y fait frette

lundi 2 février 2009

Ahhhhhhhhhhhhhhhh

Beaucoup de difficulté à gérer les presque 2 ans d'Akim
Cris, plaintes, pleurs
Énergie en surdose
Réveil nocturne
Besoin d'attention grandiose

Ahhhhhhhhhhhh... Je me sens coïncée en dedans!
Je gère mal le tout et évidemment
Oh surprise...
Je me juge à fond!

Aujourd'hui, je n'ai pas de but
pas de cinéma, pas d'heure à respecter
Une pause que j'ai de la difficulté à savourer

D'apprentissage en apprentissage cette maternité!