Je suis en post-partum. Je suis triste et dans le vide.
Autant d'affection et de sentiments purs ne peuvent nous faire sentir autrement, j'imagine.
Le même sentiment qu'au retour d'un voyage significatif. Comme celui que j'ai vécu au Bénin, accueillie en reine, choyée, dorlotée, apprécié et bercé par des gestes simples.
Mes quarante ans furent un délice indescriptible.
Depuis près de 10 ans, je taquine mes amies en leur disant que j'aimerais qu'un autobus jaune arrive chez moi avec mes amis à bord.
Un fantasme, une joie qui me titillait depuis des lunes.
Cette idée alliait à la fois l'idée de rassembler des gens que j'affectionne et d'assouvir mon désir d'autobus d'enfance. (Je n'ai jamais fait cette routine, habitant à un coin de rue de l'école; j'enviais souvent les autres du primaire qui arrivaient de terres mystérieuses et inconnues). Et ce plaisir de quitter un lieu pour aller quelque part ensemble vers la même destination en criant comme un enfant, en s'éclatant et en étant tout simplement heureux du moment présent.
Bref, lorsque j'ai vu un autobus tourner au coin de ma rue, je l'ai zieuté me disant "ah un autobus scolaire... non, non c'est pas pour moi!?!?, calmes-toi, ressaisis-toi! " Puis lorsque j'ai saisi, en entendant les petites trompettes de fête que c'était réellement pour moi, j'ai éclaté de joie. Rien de plus pur que ça !

Un souhait réalisé comme dans une grande séduction à mon égard, une attention frivole organisée minutieusement par Yanick et Caroline.

... En tout cas, je n'étais pas la seule comblée!!!

Me connaître plus ne serait impossible. Ils ont misé juste.



Outre cette idée folle, j'ai eu droit à une tournée à Morin Heights dès le matin vers un spa avec mes deux organisateurs en chef. Au menu, massage suédois et bains thermiques. Ça retape une fille! Le stress décoincé aux épaules, j'ai aimé vivre ce silence avec mes bons vieux amis à travers cette verdure de sapins et de fraîches rougeurs automnales.

Et je repense à cet arrêt au parc Fullum, mon parc chéri pendant près de 13 ans.

Puis cette idée si délicate de construire une carte de souhait en blogue; quelle bonne idée, si personnalisée. J'y retrouve même ceux et celles qui sont au loin! Des larmes de plaisir et une délectation enivrante.

Je relis et relis et m'arrête sur le billet de Geneviève C.
« Le bonheur n’arrive pas automatiquement, ce n’est pas une grâce qu’un sort heureux peut répandre sur nous et qu’un revers de fortune peut nous enlever; il dépend de nous seuls. On ne devient pas heureux en une nuit, mais au prix d’un travail patient, poursuivi de jour en jour. Le bonheur se construit, ce qui exige de la peine et du temps. Pour devenir heureux, c’est soi-même qu’il faut changer. »
Luca et Francesco Cavalli-Sforza, La science du bonheur.
Geneviève, elle semble avoir compris ça depuis longtemps. Bien que je la connaisse relativement peu, à chaque fois que je l’ai vue, je l’ai entendue se remettre en question, se regarder aller, se poser des questions et trop souvent, douter..."
Saisissant comment quelqu'un qui me connaît depuis si peu de temps m'a saisi. Oui, des années à douter et me remettre en question. Mais je vois que le bien-être vient plus souvent à ma porte, aisément. J'ai travaillé fort et je sens de plus en plus l'effet de cette construction de soi. Cette fête organisée m'a fait voir comment j'étais apprécié et aimé, la simplicité des gestes et l'ambiance me confirmaient que le boulot sur soi est en pleine récolte. Comme un champ débordant de soleil et d'accomplissements.
Merci infiniment pour votre présence et aussi pour ceux qui n'ont pu se pointer. Vous m'avez ému, plu et séduit. Je ne m'attendais pas à autant.

Je suis maintenant en post-partum. Reine déchue, princesse détrônée. Le retour à la réalité est franchement difficile! Tant de plaisir m'ont saoûlé, merci, merci, merci, merci!
Ma géniale carte de souhait: http://genevieveaquaranteans.blogspot.com
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