vendredi 15 janvier 2010

Aveux



Hier soir, 21h15, je prends une pause de la routine du nouveau né. On est bien dehors, presque printanier comme température, je reprends mon souffle.

Et je réfléchis tout haut, depuis quelques jours je tente de rationnaliser un fait.

Je suis stressé, anxieuse. Par tout et rien.

Je l'avoue et j'en suis honteuse. Peur de ne pas avoir assez d'argent pour les factures, peur d'avoir un accident lorsque je suis en voiture, peur de perdre le contrôle sur ma confiance, peur de... à l'infini!

Toujours cette peur, cette anxiété que je n'aime pas traîner en moi mais qui est là. C'est de famille, comme on dit; cette peur qui rode, qui tracasse et qui fait perdre tant d'énergie pour rien.

J'ai la tête qui tourne puisque fatigué. Sarah a des coliques le soir et c'est difficile pour nous, malgré le changement de garde, le sommeil est boulversé.

Puis tout se bouscule dans ma tête, je pense énormément aux jeunes femmes avec qui je travaillais, en majorité en provenance d'Haïti. Je prends des nouvelles de certaines d'entre elles, celles dont j'étais proche. On me rapporte que l'une d'elle est plus qu'inquiète : « Je sais que j’aurai forcément des mauvaises nouvelles à un moment ou un autre. J’ai vu les bâtiments qui se sont effondrés et des membres de ma famille y travaillent ».

Elle sont dans l'attente mais dans un calme presqu'inbranlable. Tout se joue à l'intérieur, les pleurs, la douleur. On dit qu'elles sont fortes. Moi je dis qu'elle gère autrement les petits et énormes tracas de la vie.

Je pense à mes peurs et je me trouve ridicule. Je ne peux aucunement me comparer, je le sais.

Je me raisonne, quoiqu'il arrive je suis capable de l'affronter, je le sais bien.

Je me raisonne.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Faut pas avoir honte. Nous vivons dans un monde fortement anxiogène.

Mon niveau d'anxiété se maintient à des sommets qui ont rarement été observés chez l'humain. Certaines personnes sont programmées ainsi. Il faut s'aimer ainsi, et faire la part des choses...

Angoissée ou pas, il y a d'horribles tragédies dans le monde. Ta nature anxieuse te vaut sans doute de mieux comprendre ce que vivent les gens, et d'être plus proches d'eux, de faire preuve de solidarité et de compassion. Et ça, c'est pas donné à tout le monde !

Anonyme a dit…

Quelle belle réponse... Bien dit anonyme !! Rien a ajouter..

Une femme libre a dit…

Je pense que cette catastrophe en Haïti vient tous nous brasser un peu la cage et relativiser nos petits malheur. Pour ma part, je vis une remise en question salutaire. Il en adviendra du bon de cette affreuse tragédie. Il le faut. On va enfin s'y intéresser pour vrai et à long terme,je l'espère, à Haïti et à ses malheurs.